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Les propos de Philippe Olivier sont en parfaite conformité avec cette définition donnée par Jean-Paul Schweighaeuser :
" C'est un genre qui a évolué depuis le polar des années 1950, le néo-polar à la Manchette, et puis le roman noir est constamment en train de bouger puisque le monde bouge ! On glisse même vers la science-fiction. Comme Dantec qui mêle science-fiction et roman noir, parce qu'il anticipe, ou Antoine Volodine et Jean Echenoz. Pour moi un écrivain est un sismographe appliqué, l'écrivain noir l'est encore plus. Ce sont des gens qui réfléchissent, qui anticipent, qui s'intéressent aux sciences expérimentales neuro-cognitives, neuro-biologiques et aux transformations génétiques. Ils donnent à lire ce qui va arriver dans 20 ou 30 ans, et c'est souvent terrifiant. "

Le roman noir est l'antithèse du roman à énigme.
Ce n'est pas seulement de la littérature d'évasion, c'est aussi un miroir, une écoute du monde contemporain. Il ne faut pas confondre roman noir et polar. En effet, ce dernier est un roman de divertissement, qui la plupart du temps, reste dans les schémas - même le néo-polar - du criminel. Dans le roman noir, il n'y a pas forcément de crimes, ni de police, de détective au sens large. Pour Philippe Olivier, le roman noir interroge la société dans ses aspects les plus noirs. C'est une vision très large qui s'oppose au roman blanc, le roman littéraire français traditionnel.